Les biologistes et leurs organismes modèles… #absurdeinside

On me demande parfois pourquoi j’ai arrêté la biologie.

Voilà, pour ceux qui comprendront, un élément de réponse (( les éléments sont nombreux, si j’attends de les rassembler tous pour faire un joli papier complet, on n’est pas sortis, et vous le savez )):

(texte complet ici)

Aussi loin que je me souvienne, ce genre de phrases (et donc de dispositifs expérimentaux) m’ont paru absurdes. Je n’ai jamais été suffisamment la tête dans le guidon pour y croire. On m’a souvent reproché (ou alors c’est moi qui sentais qu’on me reprochait, dans le milieu de la recherche) de ne pas décider si j’étais « dedans ou dehors, il faut choisir » (référence à Schneidermann/Plenel). Et tant que la mentalité dominante et celle-ci, j’ai fait mon choix (et je suis HEUREUSE).

En fait, peut-être que je déforme mes souvenirs. Je n’ai pas dû d’emblée trouver ce genre de dispositifs absurdes. Essayer de comprendre comment marche le récepteur humain en clonant le récepteur de poisson dans une levure. Je pense que la biologie qu’on apprend en prépa puis à la fac ne m’avait pas tout à fait préparée à trouver ce genre de dispositifs courants et anodins, que j’ai donc eu un temps d’adaptation quand je suis arrivée en DEA dans le labo où j’ai commencé à faire de la recherche, et donc, lire des articles scientifiques décrivant ce type de dispositifs et ce qu’on peut en tirer d’informatif…

Pour finir, un extrait de la discussion provoquée sur twitter (en attendant les vrais bons outils qui vont permettre de correctement visualiser les discussions…) :

3 réflexions sur “Les biologistes et leurs organismes modèles… #absurdeinside

  1. elifsu dit :

    Réaction reçue par mail d’un éminent biologiste :

    « Tu devrais lire pichot (dans le Monde au moment du clonage de dolly) sur la soi disant elegance des dispositifs expérimentaux qui ne servent qu a faire des pirouettes technologiques publiables et qui exposent la vacuité théorique de la biologie moléculaire.  »

    La référence exacte du papier en question : André Pichot. Dolly la clonesse, ou les dangers de l’insignifiance, Le Monde, 5 mars 1997. Je le lis dès que je mets la main dessus (je vais devoir fouiller les archives papier, je n’ai pas pu y accéder par Factiva)

  2. himes dit :

    j’ai l’article. je peux te le transmettre par mail.

  3. tim dit :

    Un bon exemple de ce à quoi ça peut servir 😉 « Systematic discovery of nonobvious human disease models through orthologous phenotypes » de McGary et al (PNAS 2010).

    https://www.pnas.org/content/107/14/6544.full

    Voici l’abstract:
    Biologists have long used model organisms to study human diseases, particularly when the model bears a close resemblance to the disease. We present a method that quantitatively and systematically identifies nonobvious equivalences between mutant phenotypes in different species, based on overlapping sets of orthologous genes from human, mouse, yeast, worm, and plant (212,542 gene-phenotype associations). These orthologous phenotypes, or phenologs, predict unique genes associated with diseases. Our method suggests a yeast model for angiogenesis defects, a worm model for breast cancer, mouse models of autism, and a plant model for the neural crest defects associated with Waardenburg syndrome, among others. Using these models, we show that SOX13 regulates angiogenesis, and that SEC23IP is a likely Waardenburg gene. Phenologs reveal functionally coherent, evolutionarily conserved gene networks—many predating the plant-animal divergence—capable of identifying candidate disease genes.

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