J’en avais entendu parler par la presse en France et j’avais très envie de voir l’expo. Avec une carrière de 2003 à 2011, mondialement célèbre à partir de 2006 et morte à 27 ans, une voix incroyable dans un petit corps malade, Amy me fascinait un peu, sans que je ne me sois intéressée tant que ça à sa personne (ni à sa musique, en fait).
C’est une toute petite expo où il est interdit de prendre des photos (alors que c’est autorisé dans le reste du musée dont je parlerai ailleurs). J’aurais voulu surtout photographier le texte d’introduction qui accueille les visiteurs en guise d’avertissement : ce n’est pas un hommage à un membre particulier de la famille, tous les membres ont la même valeur, ou un blabla du genre…qui te prépare à l’idée que l’expo va précisément être.. un hommage personne (peut-être que je vois de la prétérition partout ?). En même temps, de la part de la famille (en fait, surtout le frère), on s’attend un peu à ça, non ? Ce texte m’a donné un sentiment bizarre, presque de malaise, sans que je puisse l’expliquer plus précisément.
Voici un diaporama de photos ici (pourquoi les journalistes ont le droit de prendre et publier des photos et pas les autres visiteurs ? Surtout vu la qualité de leurs photos, on dirait presque qu’elles sont volées, faites avec un téléphone…)
L’expo tient dans une grande salle d’environ 50 m2, avec plusieurs vitrines contenant des effets personnels de la chanteuse, beaucoup de robes et de chaussures, mais aussi des photos et des objets (disque, bar, sa 1ère guitare, ses livres du Dr Seuss et des Peanuts, passion familiale).
On sent que le frère (qui signe la plupart des textes de l’expo) essaye tout le temps de dédramatiser, de ne surtout pas être trop positif ou nostalgique concernant sa sœur, précisant à 2 reprises qu’elle lui a volé tel objet, que sa guitare ne valait pas un clou mais qu’elle n’utilisait que celle-là, etc. Bizarre. Ou alors il n’est vraiment pas gentil, à essayer de faire le rigolo comme ça.
Les 3 éléments qui m’ont le plus intéressée :
– la dissertation que Amy a écrit pour candidater à l’école de théâtre Sylvia Young. Elle n’a que 12 ans (je crois), et c’est super mûr et personnel. Elle dit qu’elle veut chanter pour que les gens oublient leurs soucis pendant quelques instants.
– la carte de Londres où sont épinglés à leur lieu précis des photos des lieux importants pour elle : la maison de sa grand- mère, la maison où elle a grandi, son école, Camden où elle a choisi de vivre et où elle est morte (et où se trouve le Musée juif). J’aime les cartes, et c’est un bon usage qui en est fait.
– la liste de ses chansons préférées, liste faite à la main quand elle était gamine. Mignonne écriture de gamine, chansons grands classiques du jazz…influence familiale.
Le plus gênant dans l’expo, c’est le silence total sur son mariage houleux, sur son addiction à diverses drogues dures, ses cures de désintoxication (dont a été inspirée la chanson Rehab par laquelle j’ai dû entendre parler d’elle la 1ère fois), et son alcoolisme…qui finira par la tuer. C’est gênant, voire carrément insupportable. L’autre chose qui m’a dérangée, c’est de lire autant de textes assez personnels mais pas très intéressants du frère. Ça donne l’impression qu’il s’est fait plaisir, qu’il s’est fait sa petite expo, et raconte un peu sa vie. Enfin, le site web de l’expo dit « Amy was close to her family and had a strong sense of her Jewish roots and heritage. » Je ne sais pas, mais en tout cas l’expo ne démontre pas vraiment la 2ème partie de la phrase…
Vu le public croisé dans le musée, l’expo a permis de faire venir au Musée juif des gens qui n’y seraient pas allé sinon. Ce qui est une bonne chose, parce que le musée vaut vraiment le détour, pour le coup. Surtout avec des enfants. Voir le billet suivant, quand j’aurais réussi à me dépatouiller avec mes photos et Gimp.