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Incompréhension #FENS2013 #numérique #siteweb #ux #nocomment

Mon tweet n°1 et les réactions :

1 Capture d’écran 2013-06-23 à 19.56.472 Capture d’écran 2013-06-23 à 19.56.593 Capture d’écran 2013-06-23 à 19.57.114 Capture d’écran 2013-06-23 à 19.57.235 Capture d’écran 2013-06-23 à 19.57.33

Mon 2ème tweet et les réactions obtenues :

11 Capture d’écran 2013-06-23 à 20.01.5312 Capture d’écran 2013-06-23 à 20.02.05

Mon tweet n°3 et les réponses :

Capture d’écran 2013-06-23 à 20.06.01Capture d’écran 2013-06-23 à 20.06.11

C’est tellement gros que ça parle tout seul (c’est surtout que je n’ai pas le temps, mais je voulais archiver pour ceux qui voulaient le voir de leurs yeux vus) 😉

Authorship, remerciements, reconnaissance, inspiration : ça change quoi ?

J’ai une petite histoire à vous raconter. Une petite histoire avec une moralité et un rebondissement.

Tout a commencé avec ce tweet de Jean-No :

qui renvoie à cette page-ci :

Capture d’écran 2013-05-02 à 01.44.24

Comme j’aime bien comprendre (je sais…), j’ai demandé à en savoir plus :

1 Capture d’écran

et vu les réponses obtenues, je me suis dit que j’avais envie d’aller plus loin, de voir et donc de montrer ce dont on parlait :

2 Capture d’écran

et là, ça a commencé à se gâter. Enfin, se gâter de mon point de vue, tandis que le schmilblick avançait, lui. J’ai pas trouvé ça très sympa : pas eu de réponse à mon idée de simulation (je maintiens, ça peut forcément se coder. Après, c’est peut-être pas le plus malin à faire dans cette situation), et pas entendue du tout (j’aime pas ça) :

3 Capture d’écran

Du coup j’ai commencé à bouder… mais personne n’a rien vu :

4 Capture d’écran5 Capture d’écran

et donc j’ai quitté la discussion.

Pendant ce temps,

Jean-No a fait ce qu’il a dit qu’il ferait, et a annoncé le résultat ici :

Qui renvoyait vers :

Capture d’écran 2013-05-02 à 02.03.50

Et là, j’ai vu, qu’évidemment, il ne me citait pas (pourquoi me citerait-il ?).

Cette fois-ci, j’ai râlé, à ma manière (1) :

article et correction

Ce qui bien entendu n’a servi à rien. Rien ne sert de réclamer d’être reconnu quand tu n’as fait que poser une bonne question, et que tu as lancé l’idée qu’on pouvait visualiser un résultat au lieu d’en parler.

Moralité,

quand tu as une idée : tu la réalises tout seul.

Et

tu ne proposes pas de collaboration à quelqu’un qui n’a pas besoin de toi (ou qui n’a besoin que de ton idée).

Et, par ailleurs,

tu ne réclames jamais que les gens pressés t’apprennent des trucs : ils n’ont pas le temps ;

et, par ailleurs,

tu ne réclames pas la reconnaissance : tu ne récolteras que l’affiche (2)

Mais…

Car il y a un mais…

On peut voir les choses autrement. Ça dépend un peu de ce qui compte.

On peut se dire que c’est très malin et très pratique, quand on a trop d’idées et pas la capacité de toutes les réaliser, que de réussir à convaincre des gens de les réaliser à sa place. Que ce qui compte, c’est pas de publier soi-même, ou d’avoir son nom en signature, ni même d’être reconnu comme source d’inspiration ou de questionnements originaux. Que ce qui compte, c’est que l’idée soit réalisée, devienne réalité et soit publiée, accessible à tous. Et de ce point de vue là, c’est un succès total.

Et puis chacun se fera son idée, finalement. Comme Stéphane Pouyllau, là :

dont justement on ne sait connait pas la part d’ironie et la part de sérieux 😉

Notes

(1) c’est très rare mais ça m’arrive de râler 😉 #privatejoke
(2) je vous laisse apprécier mon délicieux jeu de mot (qui n’en est pas un, mais comment on appelle ça ?)

Analyse de ma subjectivité dans la perception des distances à Paris

Je ne suis pas casanière, mais j’ai du mal à sortir de chez moi. L’effort à faire (je le visualise comme une barrière énergétique à franchir, voir l’énergie d’activation) est à peu près le même que ce soit pour aller acheter le pain en face de chez moi,  partir en week-end, ou en voyage à l’autre bout du monde. Une fois sortie, je peux rester très longtemps dehors, y passer la nuit, dormir chez des amis, etc. C’est comme ça que j’ai compris que mon problème, c’est l’allumage, c’est une inertie terrible dont je suis pourvue et qui nécessite beaucoup d’énergie (de motivation ?) à déplacer. Je suis très heureuse d’avoir appris assez récemment le mot en turc ancien, « atalet« (1) pour parler de cette inertie (2).

Une flemme spécifique de quartier

J’ai aussi remarqué, au cours de mes 18 années parisiennes, que j’avais aussi une flemme spécifique de la rive droite (ayant presque toujours habité rive gauche, mais surtout me sentant très fortement rive gauche). Comme la vie nocturne parisienne est déjà assez nulle, si on ne se bouge pas rive droite, on est sûr de mourir d’ennui, donc je me fais violence, et je finis par réussir à aller rive droite (surtout quand on m’invite à des chouettes fêtes). En cherchant un peu, j’ai réalisé que je cultivais aussi une flemme spécifique de certaines quartiers, certaines stations de métro. Et ça fait un moment que je vois bien que cette flemme n’est pas rationnelle, dans le sens où elle n’est pas, par exemple, directement proportionnelle à la distance qui sépare mon appart. de ce point ni même, le temps que je mets pour aller à cet endroit. Donc évidemment je voulais comprendre, explorer, cartographier, mesurer ces barrières conceptuelles qui me bloquaient. Mais j’avais la flemme ;). #procrastination

Comme j’ai parlé de tout ça à Ambre (3), et qu’on se comprend bien sur les trucs chelous (elle aime mon humour, si, si o/), on s’est mises au travail.

Méthodologie et sources

Carte réelle des distances

On a décidé de prendre la carte isochrone de Paris, pour une évaluation réelle de ma proximité aux différents quartiers de Paris. Isokron, c’est un site génial qui fait ça, et qui vous permet aussi de choisir un lieu de rdv à égale temps de transport de deux adresses (genre vous êtes 2 et vous cherchez un rdv « à mi chemin », sauf qu’à mi-temps, c’est plus malin).

Capture d’écran 2013-04-28 à 19.11.57

Capture de la carte isochrone à partir de mon adresse
Jaune : moins de 15 min.
Vert : 15-30 min.
Violet : 30-45 min.
Orange : 45 min.-1h
Rouge : plus d’1h

Carte de mon ressenti

Pour essayer d’objectiver ma perception/l’idée (la montagne, parfois) que je me fais des distances/ma difficulté à y aller, j’ai « noté » les stations de métro et de RER d’Île de France. On a trouvé une liste de 377 stations ici (4). J’ai pris la liste dans l’ordre alphabétique, et pour chaque station, j’ai énoncé un des 6 jugements suivants, celui qui me venait spontanément.

1 :  « C’est en bas de chez moi »
2 : « OK, c’est pas loin »
3 : « Bon ça va encore, mais je ne suis pas loin de râler, et il me faut un coup de pied au cul »
4 : « Je râle et j’ai la flemme : « rho là là, c’est loin, c’est chiant d’y aller » »
5 : « Ah non, c’est trop loin, c’est trop dur »
6 : « Ouh là, c’est la province ! »

Le style est volontairement parlé : il essaye de reproduire au plus juste ce que je « ressens » quand j’essaye d’envisager que je dois me rendre à tel endroit/station.

Prédictions, biais, critiques

Pendant que je notais les stations selon ma grille de 1 à 6, j’ai vu que j’hésitais sur certaines stations. Notamment entre les catégories 3 et 4. Dans l’idéal il faudrait donc que je refasse la notation à quelques jours d’intervalle, les stations présentées dans différents ordres, et en ayant dans la mémoire récente,  des déplacements  différents (si je suis allée facilement il y a quelques jours  à la station X, la note de la station X a des chances d’être relativement mieux notée).

Mes prédictions étaient :
– la rive gauche sera mieux notée que la rive droite, à distance/temps équivalent
– je m’attends à mieux noter les stations où je vais plus souvent / où je suis allée plus souvent dans ma vie
– (cas précis de la prédiction précédente) je m’attends à ce que les stations du RER B Sud, et des lignes 6, puis 5 et 7 du métro seront relativement bien notées (c’est-à-dire en moyenne mieux que ne le dicterait leur temps par rapport à chez moi). Raisons : j’ai longtemps fréquenté la partie Sud du RER B (fac d’Orsay puis thèse à Jouy-en-Josas) et j’en garde de très bons souvenirs (du RER B, pas de la thèse) ; j’habite à 2 min. d’une station de la ligne 6 (Corvisart) et à 7 min. de la Place d’Italie (lignes 5, 6, 7)

Appelons tout ça des biais de familiarité : c’est bien ça qu’il s’agit de mesurer.

Résultats

1. Je connais vraiment bien les stations d’Île de France

Je les ai notées très vite, je « visualise » bien où elles se trouvent toutes (temps non relevé, dommage). Je n’ai pas pu classer 1 station car elle ne me disait rien : Anatole France (5)

2. Ma classification des 376 autres stations

en 1 :  « C’est en bas de chez moi » : 9 stations ; Chevaleret ; Corvisart ; Denfert-Rochereau ; Glacière ; Les Gobelins ; Montparnasse-Bienvenüe ; Place d’Italie ; Saint-Jacques ; Tolbiac

en 2 : « OK, c’est pas loin » : 37 stations : Alésia ; Bel-Air ; Bercy ; Bibliothèque François Mitterand ; Cambronne ; Campo Formio ; Cardinal Lemoine ; Cité ; Cité Universitaire ; Cluny La Sorbonne ; Daumesnil ; Dupleix ; Edgar-Quinet ; Gaîté ; Gare d’Austerlitz ; Gare de Lyon ; Jussieu ; La Motte Picquet Grenelle ; Louvres Rivoli ; Luxembourg ; Maison Blanche ; Mouton Duvernet ; Nation ; Nationale ; Olympiades ; Palais Royal ; Musée du Louvre ; Place Monge ; Port-Royal ; Porte d’Italie ; Porte d’Ivry ; Porte d’Orléans ; Pyramides ; Quai de la Gare ; Raspail ; Saint-Marcel ; Saint-Michel ; Vavin

en 3 : « Bon ça va encore, mais je ne suis pas loin de râler, et il me faut un coup de pied au cul » : 53 stations : Antony ; Arcueil – Cachan ; Arts et Métiers ; Bagneux ; Bastille ; Bourg-la-Reine ; Bréguet Sabin ; Censier Daubenton ; Charles de Gaulle Etoile ; Châtelet ; Châtelet – Les Halles ; Cour Saint-Emilion ; Dugommier ; Duroc ; Etienne Marcel ; Falguière ; Gare de l’Est ; Gare du Nord ; Gentilly ; Goncourt ; Hôtel de Ville ; Invalides ; Jacques Bonsergent ; Le Kremlin Bicêtre ; Ledru – Rollin ; Les Baconnets ; Les Halles ; Mabillon ; Mairie d’Ivry ; Maubert – Mutualité ; Odéon ; Passy ; Pasteur ; Place de Clichy ; Pont Marie ; Pont Neuf ; Porte de Choisy ; Quai de la Rapée ; Réaumur Sébastopol ; Rennes ; République ; Saint Germain des-Prés ; Saint-Paul ; Saint-Placide ; Saint-Sulpice ; Sèvres Babylone ; Solférino ; Sully Morland ; Trocadéro ; Vaneau ; Villejuif Léo Lagrange ; Villejuif Paul Vaillant-Couturier ; Villejuif-Louis Aragon

en 4 : « Je râle et j’ai la flemme : « rho là là, c’est loin, c’est chiant d’y aller » », 61 stations : Madeleine ; Abbesses ; Alexandre Dumas ; Alma Marceau ; Anvers ; Assemblée Nationale ; Auber ; Avenue Emile Zola ; Balard ; Barbès Rochechouart ; Belleville ; Bérault ; Bir-Hakem ; Bonne Nouvelle ; Bourse ; Bures-sur-Yvette ; Cadet ; Charles Michels ; Charonne ; Château d’eau ; Château de Vincennes ; Château Landon ; Château rouge ; Châtillon-Montrouge ; Convention ; Esplanade de La Défense ; Europe ; Faidherbe Chaligny ; Félix Faure ; Filles du Calvaire ; Franklin D. Roosevelt ; Grands Boulevards ; Havre Caumartin ; Hoche ; Kléber ; La Chapelle ; La Muette ; Laplace ; Mairie d’Issy ; Massy – Palaiseau ; Michel Bizot ; Montgallet ; Notre-Dame des-Champs ; Oberkampf ; Opéra ; Picpus ; Rambuteau ; Reuilly – Diderot ; Richard Lenoir ; Saint-Lazare ; Saint-Mandé ; Saint-Sébastien Froissart ; Sentier ; Sèvres Lecourbe ; Strasbourg Saint-Denis ; Tuileries ; Varenne ; Vaugirard ; Vincennes ; Volontaires ; Voltaire

en 5 : « Ah non, c’est trop loin, c’est trop dur », 146 stations : Aéroport Roissy Charles de Gaulle ; Argentine ; Aubervilliers-Pantin Quatre Chemins ; Avron ; Basilique de Saint-Denis ; Billancourt ; Blanche ; Boissière ; Bolivar ; Botzaris ; Boucicaut ; Boulogne Jean Jaurès ; Boulogne Pont de Saint-Cloud ; Brochant ; Buttes Chaumont ; Buzenval ; Carrefour Pleyel ; Champs Elysées Clémenceau ; Chardon Lagache ; Chaussée d’Antin La Fayette ; Chemin Vert ; Colonnel Fabien ; Commerce ; Concorde ; Corentin Cariou ; Corentin Celton ; Couronnes ; Crimée ; Croix de Chavaux ; Danube ; Drancy ; Ecole Militaire ; Eglise d’Auteuil ; Eglise de Pantin ; Exelmans ; Fontaine-Michalon ; Fontenay aux-Roses ; Fontenay-sous-Bois ; Fort d’Aubervilliers ; Gallieni ; Gambetta ; Garibaldi ; Georges V ; Guy Môquet ; Iéna ; Jasmin ; Jaurès ; Javel André Citroën ; Jourdain ; Jules Joffrin ; La Croix de Berny ; La Défense Grande Arche ; La Fourche ; La Plaine – Stade de France ; La Tour Maubourg ; Lamarck Caulaincourt ; Laumière ; Le Bourget ; Le Guichet ; Le Peletier ; Les Sablons ; Liberté ; Liège ; Louis Blanc ; Louise Michel ; Lourmel ; Lozère Ecole Polytechnique ; Malakoff Plateau de Vanves ; Malakoff Rue Etienne Dolet ; Malesherbes ; Maraîchers ; Marcadet Poissonniers ; Marcel Sembat ; Marx Dormoy ; Massy – Verrières ; Ménilmontant ; Michel Ange Auteuil ; Michel Ange Molitor ; Mirabeau ; Miromesnil ; Monceau ; Notre-Dame de-Lorette ; Orsay – Ville ; Ourcq ; Palaiseau ; Palaiseau – Villebon ; Parc de Sceaux ; Parmentier ; Pelleport ; Père Lachaise ; Pereire ; Pernety ; Philippe Auguste ; Pierre Curie ; Pigalle ; Place des Fêtes ; Plaisance ; Poissonnière ; Porte d’Auteuil ; Porte Dauphine ; Porte de Bagnolet ; Porte de Champerret ; Porte de Charenton ; Porte de Clichy ; Porte de Clignancourt ; Porte de la Chapelle ; Porte de la Villette ; Porte de Montreuil ; Porte de Pantin ; Porte de Saint-Cloud ; Porte de Saint-Ouen ; Porte de Vanves ; Porte de Versailles ; Porte de Vincennes ; Porte des Lilas ; Porte Dorée ; Porte Maillot ; Pyrénées ; Quatre Septembre ; Ranelagh ; Richelieu Drouot ; Riquet ; Robespierre ; Robinson ; Rome ; Rue de la Pompe ; Rue des Boulets ; Rue du Bac ; Rue Saint-Maur ; Saint françois Xavier ; Saint-Ambroise ; Saint-Augustin ; Saint-Fargeau ; Saint-Georges ; Saint-Philippe du Roule ; Sceaux ; Ségur ; Simplon ; Stalingrad ; Télégraphe ; Temple ; Ternes ; Trinité d’Estienne d’Orves ; Victor Hugo ; Villiers ; Wagram

en 6 : « Ouh là, c’est la province ! » (9 stations), 97 stations :

Achères Grand Cormier ; Achères-Ville ; Aulnay-sous-Bois ; Bobigny Pablo Picasso ; Bobigny-Pantin Raymond Queneau ; Boissy-Saint-Léger ; Bry-sur-Marne ; Bussy-Saint-Georges ; Cergy-Le Haut ; Cergy-Préfecture ; Cergy-Saint-Christophe ; Champigny ; Charenton – Ecoles ; Chatou-Croissy ; Conflans-Fin d’Oise ; Courcelle-sur-Yvette ; Courcelles ; Créteil – L’Echat ; Créteil – Université ; Créteil Préfecture ; Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort ; Front populaire ; Gabriel Péri Asnières-Gennevilliers ; Gif-sur-Yvette ; Houilles Carrières-sur-Seine ; Joinville-le-Pont ; La Courneuve – Aubervilliers ; La Courneuve 8 Mai 1945 ; La Hacquinière ; La Varenne Chennevières ; Le Blanc-Mesnil ; Le Parc de Saint-Maur ; Le Vésinet-Centre ; Le Vésinet-Le-Pecq ; Lognes ; Mairie de Clichy ; Mairie de Montreuil ; Mairie de Saint-Ouen ; Mairie des Lilas ; Maisons-Alfort – Stade ; Maisons-Alfort Les Juilliottes ; Maisons-Laffitte ; Marne-La-Vallée Chessy (Parc Disneyland) ; Nanterre-Préfecture ; Nanterre-Université ; Nanterre-Ville ; Neuilly-Plaisance ; Neuville-Université ; Nogent-sur-Marne ; Noisiel ; Noisy-Champs ; Noisy-le-Grand Mont d’Est ; Parc des Expositions ; Poissy ; Pont de Levallois Bécon ; Pont de Neuilly ; Pont de Sèvres ; Pré St-Gervais ; Rueil-Malmaison ; Saint-Denis – Université ; Saint-Denis Porte de Paris ; Saint-Germain-en-Laye ; Saint-Maur-Créteil ; Saint-Rémy-lès-Chevreuse ; Sartrouville ; Sevran – Beaudottes ; Sucy-Bonneuil ; Torcy ; Val d’Europe ; Val de Fontenay

Coloriage sur la carte

J’ai colorié les stations et leur entourage proche, sur une carte Paris en utilisant le code suivant, très fortement inspiré des couleurs des cartes d’Isokron.

Jaune <=> 1 :  « C’est en bas de chez moi » + 2 : « OK, c’est pas loin »
Vert <=> 3 : « Bon ça va encore, mais je ne suis pas loin de râler, et il me faut un coup de pied au cul, c’est pas naturel »
Violet <=> 4 : « Je râle et j’ai la flemme : « rho là là, c’est loin, c’est chiant d’y aller » »
Orange <=> 5 : « Ah non, c’est trop loin, c’est trop dur »
Rouge <=> 6 : «Ouh là, c’est la province ! »

On a commencé par les stations du groupe 1, puis 2, jusqu’aà 6. La plupart des stations en 6 ne figuraient pas sur la carte choisie (Carte RATP, logiciel Gimp, dictée par Ambre, coloriage par moi).

A la fin de chaque couleur, on a colorié les zones qui restaient entre les stations de même couleur, avec cette même couleur, pour laisser le moins de surface non coloriée possible.

Making of 1

Avant : entourage des stations

Making of 2

Après remplissage des zones entre les stations de même couleur

Résultat final de la carte de ma perception des distances/temps dans Paris :

conception metro ambre

Cliquer pour agrandir, vous verrez les stations en transparence 😉
Rappel du code couleur : Jaune < Vert < Violet < Orange < Rouge

Interprétations

1ère chose qu’on voit, avant même de regarder la carte : à part la catégorie 6, le nombre de stations croit avec la non-familiarité .  Plus je les imagine lointaines/inaccessibles, plus les stations sont nombreuses. C’est un résultat attendu (c’est une question de géométrie ? d’encombrement stérique ? je ne sais pas comment dire, mais c’est attendu, limite évident (que ceux qui ne sont pas d’accord hurlent en commentaires 😉

2ème chose, quand on regarde la carte. On retrouve chez moi comme dans la carte isochrone de référence, une sorte de demi-lune autour de chez moi, côté convexe en bas (j’ai 1 chance sur 2 de me tromper de mot avec concave…).

Il y a des stations mal-aimées/mal considérées un peu partout. Hyper mal classées. Faisant un spot de couleur différente au milieu d’une région d’une autre couleur. Exemple Censier Daubenton : vert au milieu de zone jaune.

Pour Hoche : il s’agit d’une erreur grossière. Je croyais savoir où était Hoche parce que je confondait avec Foch (avenue). En fait, je n’avais aucune idée de où c’était, et ça se voit.

Les prédictions semblent globalement vérifiées. A DETAILLER 😉

Je remercie Ambre pour son enthousiaste participation à ce petit projet sans prétention 😉

Notes

(1) Lien WP vers le turc moderne, je vous raconterai la différence un autre jour…
(2) Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris toutes les finesses de la notion, mais avec le moment de la force, l’inertie est la seule chose que j’ai compris de mes nombreuses heures de science physique scolaires…
(3) J’ai connu Ambre grâce à Yasmine lors du rassemblement du dimanche 21 avril 2013 à la Bastille pour le #mariagepourtous et contre l’homophobie ; elle a couvert les débats sur la loi depuis leur discussion au Sénat pour des milliers de twittos ; depuis, on ne se quitte plus 🙂
(4) Pas vérifié que la liste était complète ni juste…
(5) On verra plus loin que parfois je croyais savoir…

Notes sur Äkta Människor #realhumans #100%humains

Voici quelques notes de mon visionnage des 2 premiers épisodes de Äkta Människor (« Real Humans » en anglais, « 100% humains » en français). Quelques observations, beaucoup de questions (= mon style, normal).

Avertissement : je ne suis pas une adepte [des séries] comme j’en ai autant autour de moi, donc je ne n’en ai sans doute pas les codes. En particulier, je ne sais pas en parler sans raconter en partie ce qu’il se passe. Donc #spoileralert

Je précise aussi que comme quand je vais au cinéma, je n’ai rien lu sur la série avant de la voir. La campagne de pub insistante mais efficace d’arte m’a suffi à me décider. Donc je vous conseille d’en faire autant. Si vous aviez envie de lire des choses pour vous décider à voir ou non la série, mon conseil sera : voyez-là, vous ne perdrez pas votre temps. Et si au bout de 1h (= 1 épisode), ça ne vous a pas touché, eh bien vous n’aurez perdu qu’une heure, ça va.

Il se passe quoi ? #spoileralert #unpeulongdésolée

La série nous entraine dans trois histoires (1) qui se croisent.

Chez la Famille Engman. C’est une famille de classe moyenne supérieure avec 3 enfants (un ado de 16 ans, une fille de 14 et une petite de 5-6. A la louche, hein). La maman (Inger) est avocate, s’habille de façon très classe, et le père doit avoir un boulot du même genre de standing (ou supérieur). Ils vivent dans une belle maison de banlieue résidentielle. En quelques minutes, on nous brosse le tableau d’une famille heureuse mais dont les enfants aimeraient plus d’attention des parents, et les parents aimeraient tellement tout bien faire pour eux. Aider les devoirs du grand (Tobbe), aider la petite (Sofia) à faire des crêpes, lire une histoire au lit, etc. Ils sont débordés, désolés, mais on sent qu’ils sont cools aux cheveux punky de la fille du milieu (Mathilda). La mère est pourtant très opposée aux hubots, qui commencent à arriver chez tous les amis/voisins. Elle va finir par en accepter un sous son toit car son mari et les enfants insistent et qu’il est gratuit, offert en promotion par un vendeur redoutable lors de l’achat du nouveau hubot du père d’Inger. Ainsi arrive le hubot Anita et commencent les ennuis.

E2 D Anita et Inger

Anita (à gauche) et Inger.

Histoire annexe à celle-là, celle de Lennart, père d’Inger. On le voit conduit par son hubot au supermarché vieilli et mal en point. Le hubot va bugger et faire des bêtises. Il faudra en racheter un alors que le vieux monsieur était tellement attaché à son Odi et c’est comme ça que l’histoire se rattache à la famille Engman. Il y a donc 2 sous-histoires imbriquées dans cette partie.

Chez Roger et Therese, voisins mitoyens des Engman. On ne sait pas depuis quand Roger supporte que sa femme passe autant de temps avec son hubot Rick (que l’on voit principalement en train de dérouler un logiciel de coach sportif). Roger ne supporte pas les hubots. Il se sent envahi au boulot par eux (qui font des travaux d’ouvriers de manutention. Rigolo que des hubots ouvriers soient habillés comme des humains ouvriers…). Therese a un fils, Kevin, dont on apprend qu’il a été élevé par Roger qui l’aime (naturellement) comme son fils biologique (mais ne semble pas avoir de droits sur lui, comme ça pourrait être le cas lors de l’adoption). Therese finira par se barrer avec Rick en emmenant son fils et empêchant d’avoir un quelconque contact avec Roger. Roger n’arrête pas de cogner dans les hubots de son boulot, est sans cesse rappelé à l’ordre par sa hiérarchie, on le voit bien parti pour être chômeur, seul, aigri et alcoolique. Mais la série est ainsi faite que le spectateur est de son côté. Il y a donc peu à peu 2 sous-histoires : Therese, Rick et Kevin d’un côté, Roger de l’autre.

La cavale de quelques hubots, « les enfants de David ». La première scène où on les croise est assez palpitante, façon thriller. Les hubots semblent d’abord menés par un humain, Leo, mais ils se séparent rapidement quand le prioritaire pour Leo devient de retrouver Mimi, une hubot qui lui dit « Je t’aime » avant d’être sauvagement enlevée par des voyous qui se font de l’argent de revente de vieux hubots. Leo part d’un côté avec Max le hubot. Les 5 autres avancent avec leur cheffe au look effroyable (je ne sais pas si c’est l’effet recherché), autoritaire.

On nous fait partager les flashbacks de Leo. Il est enfant, et il y a toujours une hubot (celle du début). Il cherche désespérément à la retrouver, en exhibant une photo d’elle. Dont nous voyons (mais il ne le sait pas, #huhu) que c’est en fait la Anita de chez les Engman. On suit d’un côté la cavale par bois et églises des fugitifs (et c’est assez ennuyeux et monotone. Les enjeux sont d’une part, de ne pas se faire prendre par les humains (des flics spécialisés dans les hubots), d’autre part, de réussir à se recharger régulièrement. Et de l’autre, Leo et Max, et les lieux qu’ils visitent et la nature hybride (ou j’ai rien compris) de Leo sont un peu plus intéressants.

Il y a donc 2 sous-histoires dans chacune des 3 histoires. Quelle symétrie ;). En attendant que la 3ème histoire rejoigne inévitablement la 1ère (puisque Leo cherche Anita). Les 2 premières sont déjà liées.

C’est quoi ce monde, alors ?

C’est très proche d’aujourd’hui, avec une place pas délirante donnée au web et aux tablettes tactiles. Pas de voitures volantes, pas de super pouvoirs, pas de téléportation, pas de grosse mises en scène à la Minority Report (les images sur les énormes écrans transparents qu’on manipule avec des gants chelous, etc.), pas croisé de télé, je crois. Des tablettes type iPad avec des bords hyper épais et métalliques (bizarrement rétro comme look). Pas beaucoup de recherche de ces côtés-là. En fait on peut dire que le seul élément perturbateur de ce monde par rapport au notre (et ça suffit largement à poser beaucoup de questions et foutre la zizanie) : les hubots. Je dirais qu’on est dans un monde où ça ne fait que 5-10 ans que sont sortis les 1ers hubots et que leur démocratisation est encore plus récente (2-3 ans ?). Ils coutent encore chers, mais pas comme les poupées hyper réalistes qu’on trouve aujourd’hui autour de 5-6 000 euros (exemple doll story).

Ça se passe en Suède, mais ça pourrait être n’importe quel pays du monde occidental, avec quelques noirs (mais pas trop). Film assez refermé sur ses problèmes hyper locaux, pour le moment. Très soap, quelque part. Pas de gouvernement, de télé, de conflit intérieur ou international, le seul problème qui vient gêner ce monde paisible semble être les questions concernant les hubots : en avoir ou pas ; lutter contre ou pas (mouvement Äkta Människor…). Mais ce qui tombe bien, c’est que les hubots posent des questions universelles !

Et les hubots, donc 

Les hubots sont des robots bons à tout faire, des appareils électroménagers multifonctions (tâches ménagères, mais aussi faire la lecture aux enfants, les habiller, conduire la voiture d’un vieux, lui faire à manger et lui préparer ses médicaments, etc.) mais ils sont dans certains cas carrément des compagnons de vie, qui éclairent la vie d’un vieux monsieur tout seul, servent d’épaule pour pleurer, d’oreilles pour des confidences et se sentir entendu, voire, un compagnon sexuel, donc un vrai compagnon complet ! Et cela n’est possible (c’est mon hypothèse mais c’est évident, non ?) que grâce à leur apparence humaine réaliste, ce qui donne leur nom de hu-bots.

Ils ont une sorte de peau, des mouvements de type respiration (et même essoufflement quand ils sont fatigués /près de se décharger), une sorte de cerveau gélatineux bleu (parce que rouge, ça ferait vraiment trop ? (2)) , une sorte de sang qui (dont on ne sait pas s’il irrigue tout le corps), des ongles, des cheveux, des poils, des tétons/seins. Pas encore vu s’ils avaient quelque chose qui ressemble à des organes génitaux externes, mais vu les pratiques au Hubot Heaven, je pense que oui.

On ne dit rien sur la température corporelle des hubots, mais je pense qu’ils sont obligatoirement à la température de la surface des corps humains (35°C ?) car sinon, ils ne seraient pas agréables à toucher, et ça leur enlèverait une part de leurs fonctions sociales.

Un point intéressant et central de cette série est bien sûr la forme qui a été choisie pour les hubots. Je suis très heureuse d’avoir vu cette série après (des années après) avoir lu l’article de Jean-No sur son « dernier blog » (pas retrouvé le lien de l’article alors que je suis sûre que j’ai lu ça chez lui la 1ère fois de ma vie) qui m’a fait connaitre la notion d’inquiétante étrangeté de la vallée de l’uncanny. Oui, les hubots mettent un peu mal à l’aise, ils sont pile dans cette vallée, et cela permet à tout le scénario de se déployer. Rien de ce film n’aurait été possible (crédible) sans cette apparence précise de ces robots domestiques.

Chacun des hubots-personnages (j’exclue donc ceux qui font de la figuration, n’ont pas de nom, de rôle précis, sont interchangeables, font partie du décor) a un comportement précis, une façon d’être entre humain et robot. Rick est très crédible, par exemple, mais ses plissements de yeux et son sourire me font fait peur. Comme Vera, l’infirmière en gériartrie habillée en soubrette de Lennart, avec son inquiétant regard hitchcockien.

Le moins naturel, par exemple c’est l’ouverture soudaine de leurs yeux quand ils ont fini d’être rechargés (voir photos ci-dessous, avant et après).

E2 A yeux fermés 14.47.15 E2 A yeux ouverts 14.46.54

On pourrait presque penser que c’est un feature et non pas un bug-non-réaliste, pensé par les concepteurs des hubots dans le monde décrit dans le film, pour diminuer un petit peu, artificiellement (alors qu’ils auraient pu faire plus réaliste), ce sentiment de trop grande proximité qui caractérise l’inquiétante étrangeté dont j’ai parlé plus haut.

A ce stade, on ne sait pas encore (ou alors je n’ai pas compris ?) qu’est-ce qui distingue les hubots en cavale des hubots domestiques ? Ont-ils acquis la capacité de réfléchir par eux-mêmes, en dehors de toutes les situations prévues par leurs divers logiciels ? Ils seraient du coup en quête de liberté, comme des êtres humaines que d’autres êtres humains auraient réduit en esclavage, revendiquant une liberté légitime ? A comprendre dans les épisodes suivants. Car ils ne tuent des humains que ci ceux-ci les menacent physiquement (donc contrairement à des machines, ils ont un attachement à leur enveloppe corporelle. Les humains qui les chassent, qui ne tolèrent les hubots qu’à l’état de domestiques, se sentent-ils menacés par les hubots ? Menacés par cette bande de 4-5 qui aspirent juste à « vivre » « libres » ou menacés par un fantasmatique renversement de domination entre les hubots et les humains ?

Jeux d’acteur pour les hubots

Juste des perruques de cheveux artificiels, semble-t-il (3), sauf quand ils sont remplacés par des mannequins de type vitrine quand ils partent à la casse.

Le jeu des acteurs n’est pas trop surfait, ils n’ont pas des gestes saccadés qu’on ferait dans un jeu de mimes pour faire deviner un robot. Juste quelques raideurs mais pas trop. Juste quelques mouvements pas tout à fait fluides pour être totalement naturels. Donc un bon jeu d’acteurs (ceux qui me connaissent savent que j’aime les jeux discrets et sous-joués, plutôt à la nouvelle vague qu’à l’expressionnisme).

Pourquoi c’est intéressant ? 

Ca touche de vraies questions de société, des questions parfois universelles : la relation (et les droits ?) des beaux-parents qui ont élevé des enfants de leurs époux/ses/conjoint/e ; les parents qui travaillent et qui aimeraient avoir plus de temps pour faire des crêpes avec leurs enfants, leur lire des histoires, les amener à l’école, partager leurs secrets, avoir le temps de faire l’amour, de travailler et de dormir suffisamment ; dénoncer quelqu’un qui ne pourra pas se défendre pour sauver sa peau ou assumer ses fautes/maladie ; la liberté, l’aliénation de l’être humain par l’être humain, qui a quels droits et qui décide de ça, qu’est-ce qu’on peut faire faire à autrui et avec quelle contrepartie, etc.

Les situations ne sont pas caricaturales et simplistes, on n’a pas tout le temps envie de dire « Mais c’est quoi cette connerie ? Il n’a qu’à faire … et ça s’arrangerait, non mais vraiment je ne comprends pas pourquoi il n’a pas pris telle décision à tel moment », etc. Vous voyez le genre ou je suis la seule à m’énerver parfois ainsi devant de mauvais films ?

Quelques répliques/séquences remarquables

  •  « You can’t just buy a Kevin », crie Roger à Inger qui refuse de lui donner le nouveau numéro de téléphone de Therese parce qu’elle le lui a défendu. Il est révolté et plein de bon sens et sa lucidité donne cette belle réplique.
  • La copine de Therese qui vit ouvertement son amour avec son hubot Bo : « Les gens qui ne comprennent pas notre amour n’ont jamais été amoureux, ne savent pas ce que c’est ».
E2 B most loving man Ive ever met 14.17.37

La copine de Therese qui vit ouvertement son amour avec son hubot.

Détail significatif, quand on lui demande où elle a acheté son hubot, elle éclate de rire et répond : on s’est connu (rencontrés ? We’ve met) au hubmarket. Sous entendu : je ne suis pas allé l’acheter, il s’agit d’une rencontre amoureuse. On a envie de lui dire « Arrête tes conneries, c’est quand même un robot et toi tu étais cliente dans ce supermarché et lui, le produit en vente, et tu as payé, lui n’avait pas le choix », mais on est troublé par sa sincérité, et on ne peut pas si facilement l’envoyer balader ainsi

  • Chez Therese, comme le hubot Rick est devenu l’amant de la mère, c’est au fils de ranger la cuisine, et non plus au hubot dont on aurait pu penser que c’était la tâche première.
  • Kevin rejette le compagnon-hubot de sa mère, ou plutot le fait que sa mère semble perdre la tête, à essayer de remplacer son mari par son hubot, et donc forcer Kevin à oublier son père et le remplacer par le hubot-compagnon de sa mère. Therese a soudain une idée de génie : elle propose à son fils de passer du temps seul avec Ricky, pour qu’ils établissent enfin une complicité qu’elle pense leur manque. Kevin refuse.

La mère : « J’ai pourtant pensé…. » […que ça pourrait être bien]

Kevin : « Continue de ne pas penser ! »

E2 C keep on not thinking 14.16.12

Kevin

J’ai trouvé ça beau, même si j’ai eu un doute sur la traduction (est-ce qu’il dit vraiment ça en v.o. ?) (Épisode 2, min 43)

  • La panique de la maman (Inger) qui voit sa petite fille s’approcher de plus en plus du hubot Anita : elle est plus disponible, jamais fatiguée, ne dort pas, peut lire des histoires à l’infini. Le seul défaut d’Anita (et de tous les hubots ?), semble être de ne pas savoir mentir. Et du coup se faire accuse à tort. Et toute la famille se sent hyper bête quand ils se rendent compte qu’ils étaient en train d’accuser le hubot de service des fautes de la petite innoncente de la famille, comme à l’époque (et dans Victor ou les enfants…) on aurait accusé la bonne ou la belle-fille maltraitée à la Cendrillon. (Épisode 2, min 55)

Ma conclusion très provisoire (2 épisodes sur 10) 

La série pose donc de vraies questions, et a suffisamment de rythme et des personnages travaillés pour ne pas s’ennuyer. Pas encore trop téléphoné (c’est ce qui me fait fuire des mauvais films et séries). Ils ont poussé le concept jusqu’au bout, ont exploré tous les recoins, toutes les conséquences d’avoir introduit ces éléments perturbateurs dans ce monde, toutes les situations où la proximité (ressemblance ?) homme/hubot pouvait amener à des situations incongrues et inédites, et disons-le, sans solution simple.

Je pense donc que c’est un très bon outil pour poser des questions de société. Les poser, mais sans y apporter de réponse, ce qui est très fort et louable. Bon support pédagogique, pour un type de cours à inventer, comme de la philo à l’école. Qui m’en propose ? J’accepte !

— Notes

(1) pour le moment, peut-être qu’il y en aura d’autres, mais ça serait bizarre de ne pas les « installer » dans les chapitres d’ouverture, non ?

(2) Je ne peux m’empêcher de penser à cette « revue » (fanzine ?) féministe des années 90-2000, publiée le groupe Marie Pas Claires (j’adore le titre !) dont le sous-titre était : « Nos règles sont rouges. Si les vôtres sont bleues, vous regardez trop la télé ». De mémoire, avec toute mon affection et mon admiration, et mon regret de ne pas avoir vraiment milité avec elles ni avec aucun autre groupe féministe.

(3) Alors qu’on imagine qu’une société fabriquant des hubots peut aussi leur mettre des vrais cheveux, mais on peut penser que c’était important dans le film pour nous donner cette impression de vrai-faux, puisque les hubots allaient être joués par des  humains.

Qu’a-t-on fait au pont de Mostar ? #histoire #factchecking #internet #wikipedia

Suite à une discussion avec Y. Winogradsky que j’ai connu sur twitter et rencontré hier soir, et en passant par Le Pont sur la Drina de Ivo Andrić [pont construit par l’architecte ottoman Sinan], je me suis souvenue du pont de Mostar dont la destruction en 1993 m’avait beaucoup émue, en ces années où je me révellais tous les matins avec l’édition turque de la BBC et leur inoubliable burasi BBC Londra

Je ne me souvenais plus exactement comment le pont avait été détruit, et comme Google est mon ami, je tombe en 1er lien sur une page de l’UNESCO sur l’inauguration du nouveau pont de Mostar en 1994. On y lit :

Le pont est donc tombé par effet collatéral de la guerre.

Par habitude de consulter Wikipedia, pensant que l’histoire d’un pont ottoman, sa destruction pendant la guerre et sa reconstruction sont typiquement le genre de choses à chercher dans une encyclopédie, je cherche aussi sur WP. Et là, surprise :

Là on parle de destruction volontaire, programmé, stratégiquement mise en œuvre. C’est vachment pas pareil pour moi. Et la vérité, elle se situe où ? Dois-je compter le nombre de sites qui donnent la version de l’UNESCO et le nombre de sites qui donnent la version de Wikipedia, et se dire qu’une info fausse ne résiste pas et ne peut être que mise en minorité ? Peut-on établir la vérité par le nombre ? Peut-on se satisfaire de l’idée que l’UNESCO, de par son rôle diplomatique, a voulu arrondir les angles  ?